L'enfant dans la lune est un enfant qui va bien !

J’ai écris ce livre sur les enfants dans la lune pour répondre aux interrogations de leurs parents. Car ceux-ci sont bien malmenés par la société actuelle qui ne conçoit pas qu’on puisse aimer penser par soi-même.
“Tête en l’air” ? Mais n’est-ce pas le début de l’inspiration ?
Vous en avez tous fait un jour l’expérience : se dégager de l’ambiance du moment pour suivre une idée qui émerge en soi se révèle souvent un lieu d’inspiration. C’est à ces moments-là qu’émerge en soi une nouvelle idée, l’évidence d’un choix sur lequel notre “raison raisonnante” ne parvenait justement pas à éclaircir la situation. Nous avons tous besoin de ces instants de vacuité.
Au delà du charme, l’agacement !
Bien sûr, nous trouvons notre enfant dans la lune tout à fait charmant. Il est si inventif et même pur dans son goût pour l’imagination. Nous sommes même souvent très indulgents envers son peu d’appétence pour l’intendance, les choses matérielles, etc… Cela passe encore à la maison. Mais une fois scolarisés , les enfants dans la lune se font rappeler à l’ordre par l’enseignant. “votre enfant est tout à fait agréable en classe, sauf qu’il ne m’écoute pas”.
La farandole des salles d’attente
Et c’est ainsi que vous devenez, avec votre héroïne ou votre héros, un-e abonné-e des salles d’attente de psys le mercredi après-midi. Mais pourquoi votre enfant plane-t-il ainsi ? Tout le monde se penche doctement sur la question. Pratiquement toujours, quelques euros en moins dans votre poche et tant d’heures gâchées en vain, il vous sera annoncé que votre enfant va plutôt bien, voire très bien (merci !). Il vous sera suggérer qu’il est TDAH, (trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité). Dans votre for intérieur, vous répondrez : “sans hyperactivité, quand je songe à tout ce temps qu’il passe tranquille dans sa chambre !!!!”.
J’ai donc préparé ce livre en pensant à vous. Parce qu’il y a quelques pistes que vous devez connaître. parce qu’il y a des chemins à découvrir.
Accompagner avec gentillesse, mais avec un peu de fermeté
A l’heure où de multiplie les ateliers de créativité et d’innovation, pourquoi tuer dans l’oeuf une belle imagination et une capacité innée à lâcher prise ?
Mais peut-on être en permanence hors sol ?!!
Voilà, il faut trouver un juste milieu. Et c’est ce que je vus propose dans “Rose à la plage, les enfants dans la lune”. Bonne lecture !
Bonjour,
Un article sur votre livre et votre blog a retenu mon attention. Je découvre tout juste votre blog et une partie du livre; je voudrais émettre une mise en garde pour les parents d’enfants “dans leur bulle”.
Vous racontez les tentatives de diagnostique pour cerner ces difficultés et mieux aider votre enfant à s’épanouir. Chaque enfant est différent, certains ont des difficultés qui méritent de persévérer vers un diagnostique. De très nombreuses caractéristiques que vous décrivez correspondent à une différence neurologique qui est assez difficilement diagnostiquée. A tel point qu’on l’appelle “La différence invisible” (titre aussi de la BD – livre de Julie Dachez, sur le même syndrome) et qu’elle n’est parfois pas diagnostiquée avant l’adolescence ou l’âge adulte. Il s’agit du syndrome d’Asperger, un des troubles à la limite supérieure du trouble du spectre autistique (TSA). Vous pourrez trouver plus d’information sur le site suivant : https://www.syndromedaspergerlewebdoc.fr/
Cette différence est parfois si faible qu’elle ne vaut pas qu’on mette l’étiquette de l’autisme sur un enfant. Des spécialistes éviteront donc un diagnostique trop précoce. Surtout si celui-ci n’a pas de problème de comportement, est très poli et a des résultats scolaires satisfaisants. Et pourtant ces qualités de politesse et de haut potentiel sont répertoriées dans la typologie de “l’aspi” (personne avec syndrome d’Asperger).
La France a été un des pays de l’OCDE qui a le moins diagnostiqué et accompagné les enfants sur le spectre autistique ces 50 dernières années. D’où les campagnes actuelles pour l’école inclusive. De nombreux enfants souffrent dans leur bulle et les conséquences à l’âge adulte peuvent être grave et fréquentes quand ils n’ont pas reçu les outils pour gérer leur différence : niveau d’étude supérieur faible, dépression, burn out, chômage et pire.
A l’inverse, un diagnostique précoce peut aider l’enfant: un PAP (plan d’accompagnement individualisé) est possible durant sa scolarité, avec parfois uniquement un tiers temps (temps de rêver un peu et de raccrocher…) aux examens et attention spécifique d’un adulte référant, parfois un ordinateur si l’enfant est trop “pataud” comme vous dîtes (motricité fine difficile), une adaptation selon les sensibilités exacerbées (à la lumière, aux sons), bref, chaque enfant aura ses spécificités et les aménagements nécessaires. Les enfants ayant plus de symptômes autistiques et perturbant la classe, pourront eux avoir un PPS pour un accompagnement par AVS ou AESH leur permettant de rester dans le système scolaire général. On s’éloigne du simple enfant rêveur …
Je suis accompagnante à l’élève en situation de handicap (AESH) et j’ai vu plusieurs enfants avec différence invisible grandir avec des tentatives de diagnostique tous les 2 ou 3 ans, d’accompagnements par spécialistes jugée parfois non nécessaires, pour n’être diagnostiqués que tardivement (sortis du collège), parfois avec des conséquences sur leur scolarité, passant de classe élitiste à la déscolarisation. J’en ai vu au contraire s’épanouir quand ils ont appris enfin quelle était leur différence et intégrer des parcours élitistes mais avec un suivi attentif.
En conclusion, tous les enfants rêveurs ne sont pas sur le TSA, cependant il me semble que la connaissance de cet autre “enfant dans sa bulle” qu’est l’aspi est importante à garder en mémoire, pour l’évoquer avec les spécialistes et professionnels, pour en écarter la possibilité en cas de doute de l’entourage ou besoin croissant de l’enfant.
Je terminerai sur la citation d’un jeune asperger de 15ans : “Ce qui est vrai pour presque tous [les aspis], nous avons une petite graine de génie, qui, avec les bons nutriments, peut devenir un arbre de la connaissance”. Krister Palo, TEDxYouth Talks
En souhaitant à chaque parent de bien accompagner son enfant, selon ses besoins et ses qualités,
T. M.
AESH
(PS: je désire que mon nom n’apparaisse pas en entier sur les commentaires accessibles au public, svp)
Bonjour,
Merci de votre commentaire.
J’aurais apprécié que vous ayez lu le livre, non pas un extrait ni un article y faisant référence.
Mais je lis avec beaucoup d’intérêt votre point de vue.
Dans mon livre, je ne réfute pas du tout qu’il y ait des enfants rêveurs en difficulté ni qu’il puisse exister des enfants différents et rêveurs.
J’ose faire face à une situation inspirée des Etats-unis depuis 25 ans et qui pose problème : le sur-diagnostic qui voudrait (parfois abusivement) classer tous les enfants dans des cases, des handicaps, réfutant souvent l’importance d’une prise en charge qui comporte un véritable suivi psychologique. Le travail en systémie familiale rend aussi de grands services aux familles, mais il est vrai que c’est un chemin et un temps long, “remuant” pour tous les membres de la famille…
Encore une fois, bien loin de moi de ne pas prendre en compte les enfants fragiles, différents, mais j’ai aussi écris ce livre pour tous ces parents brinquebalés d’un spécialiste à un autre alors que leur enfant dans la lune a juste besoin d’un calage de ses interactions avec son noyau familial et son entourage proche. Vous n’imaginez pas combien de parents, lors de présentations du livre, dans des conférences, viennent me dire : “Mais, c’est dingue, on dirait que vous connaissez mon enfant !”.
J’accueille toutes les différences mais ce livre, qui l’explique très nettement dans la première partie, rappelle qu’un enfant dans la lune possède des richesses rares que vous découvrirez dans la seconde partie.
Les citations d’artistes (Miro, Flaubert…), de philosophes (Bergson…) permettent de réviser notre point de vue de ce qu’est l’attention, pourquoi être dans la lune est un talent partagé par tous les grands artistes et tous les grands chercheurs (cf Professeur Tournesol).
C’est aussi le paradygme d’une société fondée sur une attention forcenée, hystérisée par le marketing qu’il faut interroger (vous trouverez bcp de références dans le livre). La notion de process en est alors très chamboulée…
La question majeure actuelle est plutôt : faut-il entretenir ce modèle carcan et chercher par tous les moyens de faire “rentrer” nos enfants dans cette norme de l’attention constante, continue, focalisée, épuisante… Ou profiter de leur différence pour apprendre d’eux une pensée en arborescence, inventive, innovante, passant par d’autres chemins d’élaboration ? Une pensée qui supporte mal les tensions qu’on lui impose mais s’épanouit autrement, nous enseigne ?
Merci de votre contribution. Anne Leguy
Bonjour,
Je suis ravie d’avoir rencontré ce livre qui parle tout à fait de mon enfant de bientôt 5 ans. Comme le livre l’invite, j’ai bien entendu fait le tri sur la façon dont les choses s’expriment : mon enfant a une très bonne socialisation car très vite, j’ai vu le décalage qui pouvait se faire. Maintenant, j’ai intégré dans sa base de données ce que j’appelle “la culture cours de récré” en lui faisant regarder des dessins animés en tout genre, en achetant des figurines, peluches, chaussettes ou que sais-je encore à l’effigie des héros de cours de récré pour créer un sujet de discussion avec les autres etc. Moi qui est anti tout ça, ça l’a quand même bien aidé à démarrer dans la relation aux autres.
Son histoire :
En petite section, l’école s’est demandée s’il n’avait pas un problème auditif car il ne répond pas. Il a effectivement une capacité à fermer les écoutilles et avoir l’image qui s’inscrit dans ses yeux.
Cette année de moyenne section, c’est le questionnement sur son attention car il décolle à la moindre poussière qui vole et virevolte, à ce que font les copains.
A la maison, le quotidien l’ennuie terriblement depuis que ce n’est plus une découverte et il montre une lenteur extrême, en partant dans sa tête. A côté de cela, il apprend a une vitesse grand V et s’intéresse à tout MAIS… comme il le veut et surtout quand il le veut, ce qui pose problème à l’école.
Je suis éducatrice spécialisée en ITEP et ayant quelques notions de troubles chez l’enfant, je ne reconnais pas mon enfant dans les dysfonctionnements qu’on lui prête à l’école. Ce qui m’a poussé à chercher des pistes de réflexion et j’ai trouvé ce livre.
Après la lecture du livre, j’ai très vite adopté une autre approche et surtout j’ai parlé à mon enfant de sa façon de fonctionner en lui disant que c’est super tout ce qu’il a dans la tête, mais qu’on va apprendre à dompter cela. Au bout de trois jours, il m’a dit qu’il m’aimait énormément et depuis, il n’arrête pas ses démonstrations. Je pense qu’il se sent enfin compris et épaulé.
Au bout de deux semaines, il n’est plus le dernier à s’habiller, il accepte les exercices de la maîtresse au moment où elle lui demande et il bénéficie d’une table individuelle pour les ateliers spécifiques, afin de l’aider à rester centrer sur son atelier, ce qui a permis de valider les compétences attendues.
A la maison, ayant pris en considération cette donnée, nous verbalisons avec lui les moments de décollage et l’aidons dans l’atterrissage. C’est même parfois lui qui nous donne des petits mots clefs qui peuvent le reconnecter à nous. Cela a enlevé une culpabilité et un blocage qu’il commençait à ressentir lors des atterrissages car il ne maîtrise pas encore le décollage.
Je reste attentive à l’évolution de cette particularité pour ne pas passer à côté d’un trouble potentiel, mais d’essayer d’abord des méthodes éducatives en observant les effets peut probablement éviter les consultations et diagnostics à tour de bras et permettre d’apprendre à connaître son enfant rêveur.
Je suis vraiment reconnaissante qu’un tel livre ai été édité.
Merci beaucoup de votre témoignage et des nouvelles de votre fils. Comme le souligne gentiment mon livre dans la seconde partie (Vous allez le mettre au monde une seconde fois”), il y a de jolis déclics à leur parler d’eux-mêmes ! Je remarque aussi une belle écoute de l’enseignante qui a compris qu’une table un peu à l’écart de temps en temps est une belle reconnanissance de ses besoins d’apprentissage ! Bonne route !